Vous avez récemment commencé à méditer et vous ne ressentez quasiment aucun effet à cette pratique ? Pire, vous sentez que cela aggrave certains de vos maux (anxiété, nervosité etc.) ? Si la méditation a plutôt bonne presse ces derniers temps, peu de ses adeptes prennent la peine de prévenir qu’il ne s’agit pas d’une méthode miracle. Avant d’affirmer définitivement “la méditation ne me fait rien”, voici un certain nombre d’éléments qui vous peuvent considérablement enfreindre ses résultats.
- 1- Manquer d’assiduité dans la pratique de la méditation
- 2- Penser la méditation seulement comment une parenthèse dans sa journée
- 3- Ne pas s’interroger sur ses motivations profondes : la méditation ne me fait rien parce que je ne suis pas prêt
- 4- Considérer la méditation comme un moyen rapide de résoudre ses problèmes
- 5- Ignorer que l’on souffre de troubles psychiatriques incompatibles avec cette pratique
- Êtes-vous prêt à cultiver votre jardin intérieur ?
1- Manquer d’assiduité dans la pratique de la méditation
Une mauvaise pratique peut expliquer le manque d’efficacité de la méditation. Si vous méditez tout seul, pourquoi ne pas envisager de chercher des groupes ou un professeur qui vous guidera dans la découverte de cette discipline ?
Si vous le faites déjà mais n’entrevoyez pas d’amélioration, interrogez-vous sur la régularité avec laquelle vous méditez. Comme dans toutes les disciplines, plus on est assidu, meilleurs sont les résultats. Par ailleurs, mieux vaut être patient avant d’espérer ressentir de quelconque bienfaits. En effet, au début vous n’arriverez probablement pas à méditer pendant une longue période de temps. Il faudra y aller progressivement et vous serez certainement frustré au départ par ce que vous ressentez. La persévérance et la patience sont indispensables pour espérer des effets à long terme.
2- Penser la méditation seulement comment une parenthèse dans sa journée
C’est une grosse erreur de penser la méditation comme un simple palliatif pour aller mieux. Si vous envisagez cette pratique comme un médicament anti-stress, vous risquez de passer à côté de ses bienfaits. L’exercice de la méditation ne doit pas s’arrêter au moment où vous vous arrêtez de méditer. Elle doit réellement opérer une révolution dans votre vie et vos relations avec les autres. Quelle que soit la situation et l’émotion que vous ressentez, vous ne les envisagerez plus du tout de la même façon grâce à elle.
Il faut donc être capable d’accepter de faire le deuil d’une partie de soi quand on pratique la méditation. Si vous étiez une personne qui vit à 100 à l’heure et qui ne s’arrête jamais, dites-vous bien que vous ne serez tout simplement plus cette personne. C’est la même chose si vous aviez tendance à être cynique, rancunier ou un peu sanguin. Vous n’arriverez pas à méditer correctement si vous n’êtes pas prêt à abandonner un certain nombre de certitudes sur vous-mêmes et sur le monde qui vous entoure. En effet, l’état d’esprit que favorise la méditation est tout simplement incompatible avec la colère mal maîtrisée, la rancœur et le cynisme par exemple.
3- Ne pas s’interroger sur ses motivations profondes : la méditation ne me fait rien parce que je ne suis pas prêt
Dans la continuité directe du point précédent, il faudra vous demander pourquoi vous vous adonnez à cette pratique. Il est assez court d’envisager la méditation comme une manière de “booster son efficacité au travail” par exemple. Bien sûr, elle pourra vous aider à être plus concentré et donc plus efficace. Néanmoins, ces effets découlent presque accidentellement d’autres bienfaits beaucoup plus fondamentaux de la méditation.
La méditation est bien plus qu’une technique de développement personnel
À l’origine, il s’agit d’une pratique spirituelle, pas d’un outil de développement personnel. Et ça change beaucoup de choses ! Notamment parce que la patience et l’acceptation de ne pas voir de résultats rapides font presque partie du processus. Si vous êtes dans l’attente de solutions simples à des problèmes précis, la méditation n’est peut-être pas pour vous.
Il peut donc être instructif de vous poser la question suivante :
Vous sentez-vous particulièrement attaché aux valeurs communément véhiculées par la société capitaliste ? Parmi elles, on peut citer le besoin de reconnaissance sociale, le matérialisme, ou encore, la recherche de gratification instantanée.
Vous ne savez pas ce qu’est la gratification instantanée ? J’ai consacré l’essentiel de cet article à expliquer son fonctionnement et ses effet néfastes sur votre productivité :
Je ne suis pas efficace au travail : 3 réflexes à adopter
Si ces valeurs trouvent une résonnance en vous, ce n’est pas surprenant car nous vivons dans une société qui les valorisent continuellement. Néanmoins, il faudra vous en détacher autant que possible pour connaître véritablement des effets à vos séances de méditations.
La pratique méditative n’est pas compatible avec un mode de vie consumériste
Si vous êtes attaché au consumérisme, penser “la méditation ne me fait rien” n’est plus un aveu d’échec. C’est une revendication d’un autre mode de vie incompatible avec la méditation. La pratique méditative ne va pas sans la remise en cause d’un certain rapport au monde. La recherche compulsive de plaisirs immédiats et de biens matériels sont plus que des freins à cette discipline. Ils sont le carburant des émotions dont la méditation se propose de nous libérer.
Pourquoi ? Tout simplement parce que la société de consommation vous incite à vous projeter continuellement dans le futur (en vue d’acquérir de nouveaux biens matériels par exemple). Elle nuit donc à notre capacité à vivre l’instant présent. Elle entretient par ailleurs tout ce que vous souhaitez fuir en méditant :
- L’insatisfaction de ce que vous avez déjà (et donc de ce que vous êtes), en créant sans cesse de nouveaux désirs ;
- La frustration, en poussant à la quête incessante de nouveaux plaisirs et biens matériels.
Il faut donc embrasser la totalité de cette discipline si on souhaite qu’elle ait un impact sur sa vie. Une prise de recul sur son mode de consommation est alors indispensable.
4- Considérer la méditation comme un moyen rapide de résoudre ses problèmes
Envisagez-vous la méditation avant tout comme une manière de corriger des désagréments qui vous gâchent la vie au quotidien (stress, difficultés d’endormissement, manque de concentration etc.) ?
Si tel est le cas, il est très probable que vous soyez déçu dans un premier temps par votre pratique et que vous mettiez du temps avant d’en ressentir les effets. La méditation consiste en un relâchement total de ses pensées et cela ne se fait pas en un jour, loin de là ! Si vous êtes stressé ou que vous ruminez beaucoup, cela signifie que vous partez fatalement de plus loin qu’une personne qui n’est pas concernée par ce genre de problèmes.
C’est un peu comme une personne qui n’a jamais fait de sport. Si elle décide de courir un marathon, il lui faudra beaucoup plus d’entraînement qu’un coureur cycliste qui aurait le même désir. C’est assez inévitable que le processus prenne plus de temps. S’armer de patience et faire preuve de persévérance sont donc doublement recommandés dans ce genre de cas.
Enfin, il ne faut pas considérer la méditation comme une pratique anodine. Cela signifie qu’elle n’est pas forcément recommandée pour tous les profils.
5- Ignorer que l’on souffre de troubles psychiatriques incompatibles avec cette pratique
Ce point mérite une attention particulière parce que la méditation peut être dangereuse dans certains cas. Si vous souffrez d’une de ces pathologies, mieux vaut s’abstenir ou consulter un psychiatre au préalable :
- Troubles bipolaires non stabilisés ;
- Schizophrénie ;
- Fragilité psychologique (dépression sévère, manque de repères fondateurs dans sa vie etc.).
Pourquoi ? Quel que soit le type de méditation envisagé (méditation zen, méditation de pleine conscience, méditation transcendantale…), le but n’est pas simplement de détendre son esprit. Si tel était l’objectif recherché, le fait de s’allonger au calme sur un transat suffirait à affirmer que l’on est en pleine méditation. Lorsque vous méditez, vous devez accepter de découvrir des sensations et des réactions que vous n’aviez jamais eues auparavant. Cela peut être libérateur, mais aussi très angoissant. Même si la plupart des personnes réagissent très favorablement, il peut arriver qu’une personne doive faire face à l’un de ces phénomènes après une séance :
- Attaque de panique ;
- Déréalisation ;
- Aggravation de l’anxiété.
Avant de commencer à méditer, il est donc essentiel de bien se connaître et d’envisager que cette pratique puisse ne pas vous convenir. Bien que très rares, les témoignages de personnes qui ont très mal vécu leur expérience avec la méditation existent.
Êtes-vous prêt à cultiver votre jardin intérieur ?
On parle souvent de “cultiver son jardin intérieur” lorsqu’on s’interroge sur sa spiritualité. Il peut donc être intéressant de voir la méditation comme une fleur. Tel un jardinier qui déciderait de planter de nouvelles variétés, il faudra vous assurer que la terre dans laquelle vous plantez votre graine de méditation est fertile. Si elle n’est pas tout à fait adaptée à la fleur que vous souhaitez voir croître en vous, pensez d’abord à la nourrir et à la travailler correctement. Vous ressentirez alors beaucoup mieux les bienfaits de cette discipline.