Votre to-do-list ne cesse de s’allonger mais impossible de vous mettre au travail ? Vous avez tellement la flemme que vous pensez avoir atteint le point de non retour de la procrastination ? Rassurez-vous, ce stade là n’existe pas. En revanche, les blocages psychologiques qui vous empêchent de mener la vie que vous voulez sont nombreux. Lisez la suite si vous souhaitez reprendre le contrôle.
1- Je n’arrive pas à me mettre au travail car je ne ressens pas d’urgence à agir
Vous savez au fond de vous qu’il serait bon de vous mettre à travailler maintenant mais vous continuez de procrastiner ?
Il faut déjà prendre conscience que le temps nécessaire pour réaliser un travail dépend grandement de notre appréciation subjective. Vous pouvez trouver que vous avez encore le temps alors qu’une autre personne devant réaliser le même travail dans les mêmes délais aura ressenti le besoin d’agir bien avant.
Cela signifie que notre conditionnement mental joue à plein dans le processus d’évaluation du temps qu’il nous reste.
La mauvaise nouvelle c’est que vous n’êtes peut-être pas autant en avance que vous ne le croyez. La bonne nouvelle c’est que vous allez pouvoir apprendre à ressentir le besoin d’agir plus tôt !
Au risque de rappeler des évidences, le fait d’attendre le plus possible avant de commencer un travail compte plus d’inconvénients que d’avantages. Si vous différez trop le moment où vous devez vous y mettre, vous courrez le risque de rendre un travail bâclé ou incomplet.
Or, on sous-estime bien souvent les obstacles qui peuvent survenir. Cela peut rendre le temps de travail plus long qu’estimé et nuire à sa qualité.
Le biais d’optimisme et ses effets sur vos actions
L’incapacité à ressentir qu’il devient urgent de se mettre au travail, est généralement lié à un bais cognitif bien connu en neuroscience, le biais d’optimisme.
Celui-ci nous pousse à croire que les conséquences de nos actions sont davantage susceptibles d’être positives que celles des autres. Cette tendance nous conduit aussi à envisager davantage de résultats positifs que négatifs dans ce que l’on entreprend.
Le problème, c’est que le biais d’optimisme peut nous conduire à sous-estimer les obstacles qui peuvent se mettre en travers de notre route.
Nous avons tous été au moins une fois dans la situation de mal estimer le temps à consacrer à notre travail. La plupart du temps, c’est parce que nous n’avions pas conscience de l’ampleur de la tâche. Cela est particulièrement vrai lorsque le travail à effectuer est long, complexe et se présente à nous pour la première fois.
Il est donc tout à fait pertinent d’en prendre conscience et de se demander si les conditions sont réunies pour que le biais d’optimisme joue à plein dans notre cerveau.
Se poser les bonnes questions pour ressentir le besoin d’agir maintenant
Voici les questions que vous pouvez vous poser pour éviter de tomber dans ce piège et agir dès maintenant :
- Ai-je déjà effectué un tel travail auparavant ? Non ? Mettez-vous un coup de pression ;
- Cette tâche implique t-elle communément un temps de travail important ? Vous n’en avez aucune idée ? C’est mauvais signe ;
- Quels obstacles peuvent survenir pour m’empêcher de réaliser ce travail dans les temps ? Cette étape est essentielle pour ne pas se laisser dépasser ;
En fonction de vos réponses, vous pourrez reprendre le contrôle sur votre appréciation des délais. Si vous étiez un peu trop serein dans l’estimation du temps qu’il vous reste, vous ressentirez alors beaucoup plus facilement l’adrénaline nécessaire à l’action.
Si vous ne vous sentez pas encore suffisamment armé pour lutter contre la procrastination, n’hésitez pas à chercher d’autres solutions en consultant cet article : Vaincre la procrastination : à chaque cause, sa solution !
Ne pas devenir pessimiste pour autant
Même s’il faut se méfier de ce biais cognitif, il n’est cependant pas souhaitable de chercher à s’en débarrasser totalement. En effet, le biais d’optimisme participe au sentiment d’estime de soi. Il est donc essentiel pour garder un état d’esprit serein et rester enthousiaste dans son travail. Tout est donc une question de dosage (et de lucidité).
2- Je me sens débordé et découragé face à l’ampleur de la tâche
Il est très anxiogène d’avoir le sentiment que l’on n’arrivera jamais à réaliser tout ce que l’on a à faire. Pourtant, il existe quelques astuces simples pour reprendre le contrôle.
S’arrêter et prendre du recul sur la situation
Dans la plupart des cas, nous avons le sentiment d’être débordé car nous n’avons pas pris le temps d’établir des priorités.
Il suffit alors d’un peu de sang-froid et de prise de recul pour s’apercevoir que la situation n’est pas aussi dramatique qu’elle en a l’air.
Il va donc falloir prendre conscience précisément de l’étendue de votre to-do-list en la notant sur word ou sur un google sheet par exemple. Le simple fait de lister ce que vous avez à faire va permettre d’arrêter ce flot incessant de pensées. Vous vous sentirez alors beaucoup plus serein et réaliserez certainement qu’il y a moins de choses à faire que ce que vous pensiez. En effet, lorsqu’on a trop de choses à faire, on a tendance à ruminer et à tergiverser. Cela signifie juste qu’on n’a pas pris le temps d’observer la situation à tête reposée.
Vous vous sentez fréquemment submergé par le stress et êtes paralysé par la peur de ne pas tenir vos objectifs ? J’étais pareil avant de découvrir la cohérence cardiaque qui m’a rendue moins stressée et plus productive (c’est lié !). Si ça vous intéresse, n’hésitez pas à lire l’article que j’ai consacré à cette pratique : Entreprendre sereinement grâce à la cohérence cardiaque
A terme, je vous conseille vivement d’utiliser une application pour concevoir intelligemment vos listes de tâches. Vous verrez que vous y gagnerez nettement en sérénité et en productivité.
J’ai consacré un tuto à l’application TickTick qui est gratuite, n’hésitez pas à y jeter un œil si ça vous intéresse :
Le guide complet pour gagner en productivité grâce à TickTick
Faire le tri pour ne garder en tête que les tâches prioritaires
Ne retenez que les missions qui revêtent un enjeu particulièrement important pour vous, ou qui vous semblent les plus urgentes. Laissez de côté celles qui ne pèsent pas trop sur votre charge mentale. En effet, vous vous sentez paniqué parce que vous n’arrivez plus à distinguer ce qui doit être fait de ce qui peut attendre. C’est un mouvement perpétuel dans votre esprit et vous êtes complètement confus. C’est bien normal !
Si vous vous débarrassez mentalement de ce qui n’est pas si urgent, vous allez enfin pouvoir vous concentrer sur ce qui compte.
Cette première étape doit vous permettre de faire le tri, de vous décharger mentalement des tâches secondaires et surtout, d’arrêter de paniquer. On évite donc le multitasking et on se focalise sur le travail le plus important.
Établir des priorités, c’est essentiel. Néanmoins cela ne suffit pas toujours à se mettre au travail. Si l’on se sent démotivé ou pas assez compétent, on n’ira pas beaucoup plus loin. Rassurez-vous, il existe là encore des solutions.
3- Je ne me sens pas à la hauteur de mes missions et ça me paralyse
Vous avez noté et priorisé les tâches que vous aviez à faire ? Si vous ne vous sentez pas encore armé pour agir, c’est déjà une très bonne base qui va vous aider pour la suite.
Pour chaque travail à réaliser, vous pouvez maintenant noter quels blocages vous rencontrez. Dans 80% des cas, ils sont avant tout psychologiques. Cela demande donc un certain travail d’introspection.
Identifier ses blocages pour dédramatiser la situation
Les barrières psychologiques sont comme des portes fermées à double tour qui vous empêchent d’aller plus loin. Or, une porte n’est pas un mur de pierre ! Elles finiront par s’ouvrir si vous trouvez les clés correspondantes.
Réfléchissez donc attentivement et écrivez pour chaque obstacle les solutions qui vous viennent à l’esprit. Ne les pensez pas dans votre tête, notez-les ! Le fait de les écrire vous permettra de les formaliser de manière plus précise et de les rendre tangibles. Cela vous donnera en plus un regain d’optimisme particulièrement salutaire dans votre situation.
J’ai appliqué cette technique plusieurs fois (je le fais encore régulièrement) et je peux vous assurez que ça m’a sorti de pas mal de situations qui me semblaient insurmontables.
Quelques exemples de solutions qui m’aident à avancer
- Accepter que son travail ne soit pas parfait (lorsqu’on a le sentiment de ne pas travailler assez bien);
- Accepter de refaire / revenir en arrière (lorsque l’on n’arrive plus à avancer dans son travail) ;
- Se rappeler les motivations à faire ce travail (ou en trouver de nouvelles) ;
- Demander un conseil à ses proches ;
- Chercher un tuto sur Internet ;
- Déléguer ;
- Etc.
Bien souvent, des situations qui nous semblent inextricables deviennent limpides lorsqu’on prend la peine de les noter et d’y réfléchir sereinement. Cela permet de reprendre le contrôle en rationalisant ce qui ne va pas et donc de dédramatiser.
Quand je n’arrive pas à me mettre au travail, je me dis que rien n’est désespéré et qu’il faut juste que j’y aille pas à pas. Ces petites actions en apparence anodines m’aident énormément à débloquer progressivement la situation.
4- Je n’arrive pas à travailler car je ne suis pas motivé par ce que j’ai à faire
On croit parfois qu’on gagnerait en productivité si on savait réellement ce qui nous fait vibrer dans la vie . Il est vrai que nous ne sommes pas des machines et faire un travail qui nous ennuie n’est pas tenable sur le long terme.
Le problème, c’est qu’on idéalise souvent la notion de motivation au travail. Elle n’est pas une baguette magique qui va vous transformer en bête de travail du jour au lendemain ! La difficulté n’est pas tant de trouver un travail que l’on n’aime que d’apprendre à aimer ce que l’on fait.
Il est illusoire de penser que la difficulté à se mettre au travail vient nécessairement d’un manque d’adéquation entre ce que l’on aime faire et ce que l’on fait (en termes d’études, de travail…). Même avec des objectifs très motivants, on ne peut pas travailler convenablement sans discipline. On peut avoir très envie d’obtenir un certain résultat et se décourager dès qu’il s’agit de s’en donner les moyens.
C’est le processus en lui-même qui doit vous apporter satisfaction, pas le but visé (ou en tous cas, pas seulement) ! L’atteinte de vos objectifs n’est rien de plus que le résultat de vos efforts. Donc apprenez à rester focaliser sur vos actions, pas sur d’hypothétiques résultats !
Il faut donc apprendre à aimer vos missions pour ce qu’elles sont, indépendamment de l’objectif que vous visez.
“C’est bien beau mais comment on s’y prend si on trouve son travail pénible ?”
Il y a plusieurs raisons qui peuvent créer ce sentiment de pénibilité (j’exclue les cas où vous exerceriez un travail manuel ou très physique) :
- Vous pensez que vous n’avez pas les compétences nécessaires et cela vous décourage. En bref, vous manquez de confiance en vous ;
- Vous n’êtes pas encore passé à l’action donc vous voyez la mission à accomplir comme une montagne infranchissable.
Et bien j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : ces deux freins (extrêmement puissants) sont liés !
Arrêtez de viser trop haut et commencez par de toutes petites actions. Tant que vous resterez focalisé sur le résultat attendu, votre sentiment de découragement va perdurer et vous resterez incapable d’agir. On évite donc :
- De se comparer aux autres ;
- D’attendre d’avoir l’inspiration de génie pour avancer ;
- De vouloir tout, tout de suite.
Échouer, c’est avancer !
La plupart des gens font l’erreur de croire qu’un travail réussi doit être une succession d’actions bien menées pour parvenir au résultat souhaité. En réalité, les personnes qui ont “réussi” ont généralement passé leur temps à se planter ! Le secret de leur réussite, c’est d’être parvenu à faire de leurs erreurs un apprentissage pour la suite. Et oui ! Qui dit erreur, dit adaptation pour ne pas se retrouver de nouveau en échec. C’est donc un apprentissage qui se fait tout naturellement, encore faut-il ne pas avoir peur de se confronter à la réalité.
Quand on n’arrive pas à se mettre au travail, c’est généralement qu’on idéalise le résultat. C’est donc par manque de “courage” de se confronter à la réalité qu’on procrastine. Il est normal d’être déçu au début mais même un travail imparfait est une base très utile pour la suite. Si votre résultat vous semble médiocre, il vous donne des indications sur ce qu’il y a à améliorer. C’est en procédant ainsi que vous allez vous formez et acquérir progressivement de nouvelles compétences. En développant votre productivité, vous allez progressivement trouver de plus en plus de plaisir à ce que vous faites car le processus sera de moins en moins laborieux. C’est donc un cercle vertueux.
La force de l’habitude : l’essentiel, c’est de passer à l’action
Pour expérimenter l’échec, encore faut-il être passé à l’action ! Or, le plus difficile c’est l’impulsion de départ, car une fois que vous aurez commencé, l’habitude va progressivement prendre le relai. Vous n’aurez donc plus du tout de mal à vous mettre au travail. De plus, plus vous travaillerez, plus vous serez à même de surmonter de nouveaux obstacles et plus vous aurez de plaisir à vous y mettre ! C’est donc un cercle parfaitement vertueux. Au début, le travail vous semblera pénible car vous aurez le sentiment de ne pas avancer. C’est en persévérant que vous allez prendre du plaisir à la tâche, car vous allez gagner en efficacité et en fluidité ce qui vous motivera à continuer.
C’est pour ça qu’il est important d’augmenter très progressivement vos objectifs. Trop d’échecs poussent en effet au découragement alors que la clé réside dans la persévérance. Il est important de connaître de petites victoires et d’être fier de soi pour s’accrocher et obtenir des résultats. C’est aussi pour cette raison qu’il est essentiel d’être au clair sur ses attentes. Cela induit d’avoir bien cerné ses objectifs.
Avez-vous découpé vos objectifs ?
L’idée n’est pas de restreindre ses ambitions, mais d’établir plusieurs objectifs pour éviter de se décourager trop vite:
- Un objectif à court terme pour rester dans l’action ;
- Un objectif à moyen terme pour rester motivé et constater son évolution ;
- Un objectif à long terme pour rester ambitieux (et rêver un peu).
Cela marche à peu près pour tout, prenons l’exemple d’une dissertation à faire à la maison qui parlera au plus grand nombre.
L’objectif à court terme sera de ne pas rendre copie blanche. il ne sert à rien d’avoir trouvé le plan parfait pour écrire. Le fait de rédiger oblige à poser ses idées noir sur blanc. C’est donc une base sur laquelle on peut s’appuyer pour s’améliorer. Si l’on reste dans l’abstrait en attendant un raisonnement impeccable du premier coup, on va dans le mur !
Une fois cet objectif rempli, il est possible qu’on ne soit pas totalement satisfait du résultat. C’est à ce moment là que le but à moyen terme intervient. L’objectif à moyen terme sera de progresser grâce à l’entraînement et d’avoir de meilleures notes par exemple.
Enfin, l’objectif à long terme peut être d’intégrer l’école de ses rêves grâce à un bon dossier scolaire.
5- Bonus : que faire si je ne trouve aucun blocage valable ?
Dans certains cas, il peut arriver que ces barrières mentales ne soient pas si faciles à identifier. Cela signifie généralement que la cause est plus profonde que vous ne le pensiez. Si vous êtes content de ce que vous avez entrepris et que vous commencez à entrevoir des résultats positifs à votre travail, il peut être très déstabilisant de ne plus arriver à avancer.
Dans ce cas, il va falloir vous décentrer de votre travail à court terme et vous posez cette simple, mais redoutable question :
“Ai-je suffisamment réfléchi à mon objectif à long terme ?“
Parfois, on est content de soi, on commence même à réaliser ses objectifs. Soudainement, alors qu’on est tout prêt du but, on se sent comme paralysé, incapable d’aller plus loin.
Cela est souvent dû à un manque de vision à long terme.
Vous pouvez ne pas avoir suffisamment réfléchi aux changements que votre travail aurait sur votre vie par exemple. Lorsqu’on évolue dans ses missions, on peut endosser davantage de responsabilités, moins voir ses proches, devoir faire des sacrifices etc.
On sort alors de sa zone de confort et ce n’est pas toujours évident à gérer. On peut très bien apprécier ce que l’on fait et ne pas avoir l’ambition d’aller beaucoup plus loin. Ce n’est donc pas un problème en soi de réduire ses ambitions.
Le problème, c’est qu’on imagine souvent que sortir de sa zone de confort signifie se mettre en danger. Or, les choses ne sont jamais aussi radicales que cela.
Se demander si l’on est prêt à sortir de sa zone de confort
Si on se connaît bien, on est plus à même de prendre des risques car on sait quelle est la limite à ne pas dépasser. Prendre des risques mesurés ne revient pas à se mettre en danger, c’est simplement se donner la possibilité de grandir et d’évoluer. C’est quelque chose de tout à fait sain dans la vie d’un être humain.
Il est donc primordial d’identifier sa zone de confort pour voir à quel point vous êtes prêt à en sortir et les conséquences que cela peut avoir sur votre vie.
Avant d’entreprendre quelque chose, prenez donc le temps d’anticiper au maximum ce que vous voulez pour l’avenir. Parfois, notre réussite dépasse nos espérances et au lieu de savourer, nous paniquons. Cela signifie qu’on n’avait pas suffisamment réfléchi aux conséquences à long terme de nos actions. Si vous ne faites pas ce travail en amont, vous risquez de ne pas savoir faire face à l’importance de l’enjeu.
La peur de réussir n’est pas un mythe ! Elle vient d’un manque d’anticipation et de connaissance de ce que l’on souhaite vraiment dans la vie. Réfléchissez-y dès maintenant !
Attention ! Si vous manquez de motivation pour tout et pas seulement pour le travail, le problème ne peut être résolu via un simple article. Une perte de goût pour tout ce qu’on aimait faire auparavant est l’un des principaux symptômes de la dépression. N’attendez pas pour en parler à vos proches ou consulter un thérapeute.