Qu’est-ce qu’un contenu de qualité aux yeux de Google ? Vaste sujet rendu encore plus complexe par la nature même du moteur de recherche. Google n’a pas à sa tête un juge suprême capable de trancher. Ce n’est ni plus ni moins qu’un ensemble d’algorithmes se faisant concurrence au moyen de formules de classement complexes et qui, cerise sur le gâteau, ne cessent d’évoluer avec le temps. Dans ces conditions, difficile de pouvoir affirmer de façon péremptoire et définitive ce qu’est un contenu de qualité aux yeux de Google.
Quelles sont les tendances en la matière ? Faut-il tout passer par le prisme du SEO ? Je vous aide à y voir plus clair en démêlant le vrai du faux sur ce qu’est un contenu de qualité pour Google en 2024.
“Un bon article est parfaitement optimisé pour le SEO”
Réponse : de moins en moins vrai.
Optimiser un article pour le SEO est évidemment une clef pour bien se positionner, mais les règles sont de plus en plus subtiles.
Les mots-clés c’est fini !
Un contenu optimisé pour le SEO n’est plus un article bourré de mots-clés, employés à tort et à travers pour signaler un traitement complet du sujet. Les moteurs de recherche ont évolué et ils n’ont plus besoin qu’on leur fasse des signaux aussi peu subtils pour évaluer de la qualité d’un article. Pire, ils savent que le bourrage de mots-clés se fait au détriment de l’expérience utilisateur et Google pénalise aujourd’hui les articles qui en abusent.
En revanche, on retiendra toujours qu’un article = un mot-clé ou requête utilisateur principale. Il faudra rester clair sur le titre de l’article et employer les bons mots-clés à cet endroit précis. Pour le reste de l’article, mieux vaut rester sobre et ne pas abuser des mots-clés.
L’intention de recherche : une notion complexe mais primordiale
Si on veut schématiser un peu, il est assez clair que la marotte des mots-clés a été remplacée par l’intention de recherche. Les rédacteurs et consultants SEO ne jurent plus que par elle pour faire ranker un article. Si cet aspect n’est pas traité correctement, rien ne sert d’avoir un bon article.
En même temps, la concurrence accrue pour se faire une place au soleil (ou plutôt dans la SERP) suppose bien plus que des connaissances pointues en SEO. Traiter correctement l’intention de recherche des utilisateurs induit un long travail de préparation, sur le fond, mais aussi sur la forme !
L’intention de recherche est complexe à comprendre, car elle répond au cerveau également complexe des humains ! Il ne faut pas seulement proposer une réponse à l’internaute, mais également adapter le modèle d’article aux besoins des lecteurs. Parfois, le meilleur moyen de répondre à l’intention de recherche sera de proposer un tutoriel, d’autres fois, un comparatif sera plus adapté. Vous pouvez même segmenter votre article en plusieurs parties :
- Une partie textuelle ;
- Une partie tutorielle ;
- Une partie infographie…
Bref, il faut véritablement se mettre à la place de l’internaute et explorer toutes les possibilités avant de se mettre à rédiger.
“Un contenu de qualité pour Google est un contenu expert”
Réponse : vrai, mais ça ne suffit pas.
Qui dit intention de recherche, dit surtout capacité à savoir y répondre ! Pour faire la différence et se placer en top position, il faudra donc un contenu fiable et complet.
Mais pour Google, l’expertise ce n’est pas seulement la connaissance approfondie d’un sujet. C’est surtout la propension d’un site à apporter un point de vue original qui va faire la différence. En 2024, il faut se démarquer pour ranker et c’est tout à fait compréhensible. Pendant longtemps, les 10 premiers résultats de recherche se ressemblaient parfois comme deux gouttes d’eau. Ce n’était clairement pas très intéressant pour l’internaute qui naviguait entre les sites et n’apprenait rien de nouveau à chaque consultation. Les moteurs de recherche ne cessent d’évoluer depuis pour contrer ce biais.
Il faudra aussi que les thématiques d’un site web soient clairement identifiées. Peu importe la qualité du contenu, si l’article publié est vraiment trop éloigné des sujets habituellement traités par un site Internet, il risque de ne jamais trouver sa place en première page, voire de ne pas être indexé du tout. C’est tout votre site qui doit être gage d’expertise ! Cela passe bien souvent par la création d’un calendrier éditorial intelligent.
Enfin qu’on l’attribue au développement des réseaux sociaux, des plateformes de streaming ou à tout autre chose, le constat est le même : les utilisateur d’Internet sont de moins en moins patients. Par voie de conséquence, ils sont de plus en plus adeptes du zapping. La faute à notre “temps de cerveau disponible” qui se réduit comme peau de chagrin à mesure que les plateformes se développent pour obtenir ce précieux sésame. Afin de ne pas faire fuir ses lecteurs, il devient donc de plus en plus indispensable de proposer aux lecteurs des articles qui présentent une bonne expérience utilisateur. C’est ce point (essentiel) que nous allons maintenant approfondir.
“Un contenu qualitatif passe par une expérience utilisateur irréprochable”
Réponse : de plus en plus vrai.
Le SEO devient tellement indissociable de l’expérience utilisateur qu’on a même donné un nom à cette expertise hybride : le SXO (Search Experience Optimisation). Les consultants SEO mettent de plus en plus en avant cet aspect du SEO (s’ils ne le font pas, méfiance : ils ne sont pas à jour !). Il y a une dizaine d’années, quand les contenus cherchaient à plaire aux algorithmes Google avant de s’adresser à des humains, il était plutôt facile de gruger le système. Aujourd’hui, bien malin celui qui croit qu’il peut plaire à Google sans avoir été validé par des comportements utilisateurs !
Exemple concret issu de mon blog
Je vais vous parler d’un de mes articles. Il se positionnait en première page de nombreuses requêtes longues traînes, mais le temps passé sur la page et le taux de rebond n’étaient pas très engageant : presque 80 % avec un temps moyen passé sur la page de 55 secondes. Ce n’était pas suffisant par rapport à la longueur de l’article (plus de 2000 mots). Cela n’a pas loupé et mon article a fini par perdre des positions.
Je lui ai administré une thérapie de choc :
- j’ai rajouté du contenu utile ;
- j’ai remis l’article en forme pour le rendre plus digeste et moins contraignant à la lecture ;
- Enfin, j’ai optimisé le maillage interne en écrivant d’autres contenus très pertinents par rapport à la thématique.
Depuis, cet article se place entre la première et troisième position des requêtes que je visais (plutôt longues traînes, mais avec un volume cumulé intéressant). Pourquoi ? Tout simplement parce que mes signaux utilisateurs se sont clairement améliorés :
- temps moyen passé par page : 1 minutes 45 sur les 3 derniers mois (vs 55 secondes) ;
- taux de rebond : 45% (vs 80% auparavant).
Il fait depuis entre 300 et 400 clics par mois, soit 3 fois plus qu’auparavant.
Mes conseils pour améliorer l’expérience utilisateur
De manière générale, il faut être attentif aux mouvements de vos articles dans les 10 à 15 premiers résultats de recherche. Si vous observez que le classement est très instable, cela signifie que les utilisateurs consultent de nombreux articles et donc que Google ne parvient pas à savoir lequel est le plus utile. Ça montre surtout que les articles ne parviennent pas à répondre à l’intention de recherche des utilisateurs (en tous cas pas dans son intégralité). Il peut être pertinent de se demander :
- S’il manque des informations aux articles concernés ;
- Si les informations importantes sont suffisamment accessibles ;
- Si le contenu est agréable à parcourir (n’hésitez pas à ajouter des schémas, des visuels ou des H3 quand c’est nécessaire).
- Si le maillage interne est pertinent pour traiter des sujets connexes dont l’utilisateur pourrait avoir besoin.
“La qualité n’est rien sans l’autorité du site qui publie les contenus”
Réponse : ça dépend du type de requête.
On a longtemps cru que les améliorations de Google pour apprendre à identifier un contenu de qualité allaient rendre obsolète l’idée de score d’autorité. Finalement, ce n’est pas si simple et cela a peut-être à voir avec l’histoire de Google elle-même.
PageRank : l’algo qui a fait le succès de Google
Google attribue à chaque site une note (qu’il se garde bien de nous donner), qui lui sert à alimenter son algorithme “PageRank”. L’objectif : classer les sites en fonction de leur autorité et donner l’avantage à ceux qui ont de meilleurs résultats. Google est particulièrement attaché à cet algorithme, car c’est lui qui a fait son succès et lui a permis de se démarquer de la concurrence. Les personnes qui ont grandi dans les années 90 se souviennent de l’époque où Google n’était qu’un moteur de recherche parmi d’autres. Cela n’a pas duré bien longtemps, car très vite, il s’est révélé beaucoup plus efficace que les autres jusqu’à écraser complètement la concurrence. Et le principal atout de Google venait de sa capacité à classer les sites web en fonction de leur “légitimité” à fournir une réponse. C’est donc en partie PageRank qui a fait le succès de Google et lui a assuré un quasi monopole depuis plus de 20 ans.
Les éléments qui déterminent ce score sont :
- Le nombre de liens entrants vers un site Internet ;
- Leur qualité : le PageRank des liens entrants est lui aussi passé au crible ;
- Leur provenance : un lien entrant d’un site Internet dont la thématique est proche du vôtre a plus de valeur que si la thématique est éloignée (à score d’autorité égale) ;
- Leur statut : un lien “do follow” a plus de valeur qu’un lien “no follow” puisque seul le lien do follow envoie du jus SEO vers le site analysé par PageRank ;
- La notoriété de votre marque. Un influenceur très connu sur les réseaux sociaux qui déciderait de lancer une marque, pourrait coiffer au poteau de nombreux sites réputés, sans stratégie de netlinking.
La mise à jour de mars 2024 renforce (en partie) le PageRank
Le score d’autorité a aujourd’hui encore une influence sur le classement dans les résultats de recherche, surtout en ce qui concerne les grosses requêtes. Pour les requêtes longue traînes, c’est beaucoup moins évident. Mais la dernière core update de Google a clairement renforcé le poids du score d’autorité, alors qu’on aurait pu croire l’inverse.
Comment expliquer que Google, malgré ses grandes avancées dans l’analyse des contenus en eux-mêmes, renforce le poids du score d’autorité des sites ? C’est d’autant plus surprenant en apparence, que ce score est facilement manipulable.
Deux raisons à cela :
- D’une part, Google est de mieux en mieux armé pour détecter les stratégies d’acquisition de lien suspectes ;
- D’autre part, tous les contenus n’ont pas les mêmes enjeux.
C’est ce dernier point que je vais approfondir avec un exemple.
Qu’est-ce qui distingue formellement ces deux requêtes ? :
- “Matcha” ;
- “Différence entre maté et matcha”.
L’une est une requête à fort volume de recherche (plus de 40 000 recherches par mois en France) avec une intention commerciale, voire transactionnelle. L’autre est une requête longue traîne et informationnelle avec moins de 30 recherches par mois.
Avec la première requête, peu importe que les informations apportées soient claires et étayées. Ce qui compte, c’est de mettre en avant le site le plus légitime et fiable pour vendre du matcha. Le PageRank de la page aura donc une importance capitale.
Avec la seconde requête, l’essentiel est ailleurs. Il faut avant tout fournir une réponse claire et complète à l’utilisateur. Google va donc prioriser la qualité du contenu en lui-même sur le PageRank de la page, qui a ici moins d’importance.
Un site avec une faible autorité aura donc tout intérêt à miser essentiellement sur les longues traînes pour obtenir du trafic, surtout au début.