Mais qu’est-ce que les personnes qui réussissent tout dans leur vie peuvent bien avoir de plus que nous ? Au risque de vous décevoir, pas grand-chose. Car des gens qui ne connaissent que le succès, ça n’existe pas. En revanche, les personnes qui savent bien réagir à un échec sont certainement celles qui connaissent les victoires les plus retentissantes. Car tout est lié !
Voici les étapes à suivre pour faire de votre échec un tremplin vers des succès futurs.
Étape 1 : Prendre le temps de ressentir les émotions associées à cet échec
On ne va pas se mentir : l’échec fait mal. Notre ego en prend un coup et pour peu que nous traversions une période difficile, nous croyons y voir la confirmation que nous ne valons rien.
Même s’il est respectable de vouloir aller rapidement de l’avant, prenez le temps de digérer les émotions qui vous traversent face à cet échec.
Il est tout à fait normal et sain de passer par un certain nombre de phases. Suivant votre personnalité, vos attentes et la manière dont vous vous étiez préparé, vous pouvez ressentir :
- De la déception et de la frustration : “j’aurais tellement voulu intégrer cette école” ;
- De la honte : “comment vais-je annoncer ça à mes proches ?”;
- Du découragement : “je n’aurais jamais le courage de relancer un business” ;
- De la colère voire un sentiment d’injustice : “c’est incompréhensible, j’avais pourtant fait du bon travail”.
Attendre le temps qu’il faut pour digérer l’échec avant de rebondir est essentiel pour plusieurs raisons :
- On prend rarement de bonnes décisions sous le coup d’émotions trop fortes et mal comprises ;
- Quand vous y réfléchirez à froid, l’émotion que vous avez ressentie vous donnera de précieuses indications sur ce que vous devez faire pour ne pas reproduire les mêmes erreurs.
Ressentir du découragement, ce n’est pas du tout la même chose que d’éprouver de la colère ou un sentiment d’injustice par exemple.
Le découragement peut être le signe que vous ne croyez pas suffisamment en vous. Peut-être faut-il faire un travail de fond pour restaurer votre confiance en vos capacités. Vous devriez alors vous poser les questions suivantes :
- Quelles sont mes motivations profondes ? (simple besoin de satisfaire mon ego ou réelle vocation / passion ?) ;
- Est-ce que je crois suffisamment que mon travail portera un jour ses fruits ?
Si vous avez du mal à répondre à ces questions, c’est peut-être là que le bât blesse. Il est essentiel de refaire le point sur vos objectifs et sur votre plan d’action.
Mais surtout, essayez d’identifier les croyances limitantes qui vous poussent à penser que vous n’y arriverez pas. Certaines personnes dans votre entourage ont-elles insinué que vous n’en étiez pas capable ?
Apprenez que les opinions des autres sur vous-mêmes leur appartiennent et ne sauraient vous décrire dans toute votre complexité. Elles sont bien souvent une projection de leurs propres failles et ne doivent aucunement vous limiter dans vos actions.
Au contraire, vous ressentez plutôt des sentiments de frustration, de colère ou un sentiment d’injustice ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ces émotions ne sont pas aussi négatives qu’il n‘y paraît.
Si vous ne vous laissez pas déborder par elle, la rage peut être motrice et vous donner une énergie considérable. Ne sous-estimez pas la force que peut donner l’ambition de prendre sa revanche sur la vie. Car cette frustration doit vous permettre d’aspirer à quelque chose de mieux. C’est l’une des meilleures manières de puiser en soi l’énergie suffisante pour se donner les moyens de sortir de sa zone de confort.
En expérimentant la frustration de votre situation actuelle, vous en faites une situation d’inconfort. C’est donc précieux pour votre évolution future. D’ailleurs, si vous êtes ici, il y a fort à parier que revenir à votre quotidien d’avant ne vous donne aucunement l’impression de revenir à une situation enviable et confortable. C’est déjà un très bon signal donné en termes de capacité à rebondir !
Vivez donc pleinement ces émotions car si vous les refoulez, elles ressortiront d’une manière ou d’une autre et pourront vous rendre amer ou vous faire prendre de mauvaises décisions dans le futur.
Étape 2 : Réaliser que rectifier ses erreurs est la base de tout apprentissage
Cette étape est clé. Elle doit vous permettre de reconsidérer l’échec comme une chance plutôt que comme une malédiction.
On échoue parce qu’on sort de sa zone de confort
En réalité, ne jamais se tromper est plutôt mauvais signe. Cela signifie qu’une personne ne fait que reproduire ce qu’elle sait déjà faire. Elle est engluée dans sa zone de confort et ne sait parfois même plus comment s’en sortir. Résultat, elle peut se retrouver dans des situations de bore-out au travail et avoir le sentiment de stagner.
Car l’erreur a des vertus pédagogiques considérables ! L’apprentissage se nourrit de rectifications perpétuelles. Il est donc tout à fait naturel de ne pas arriver à un résultat parfait du premier coup, surtout lorsqu’un projet est ambitieux.
L’erreur : condition sine qua non de l’apprentissage
Cela va même au-delà. Les chercheurs en neurosciences se sont penchés sur la question et se sont aperçus que le fait d’échouer n’était pas seulement utile à l’enseignement. L’erreur est en réalité la condition sine qua non de tout apprentissage. Et ce, dès notre plus jeune âge.
Notre cerveau passe son temps à faire des prédictions avant d’agir. Tant qu’il est confronté aux mêmes phénomènes, il peut anticiper ce qui va arriver et il n’a donc pas besoin d’apprendre. Ce n’est qu’en étant confronté à des situations nouvelles qu’il doit faire un effort pour s’adapter et donc tirer de nouveaux enseignements utiles pour la suite.
Ce qui l’oblige à reconsidérer ses schémas de pensée vient donc nécessairement d’une erreur de prédiction. Tant qu’il ne fait pas de faute, il n’a aucune raison d’apprendre puisque tout fonctionne comme il l’avait prévu !
“ Un cerveau performant est un cerveau qui fait des erreurs puis qui s’adapte. L’erreur est formatrice, et non un simple manquement par rapport à une norme. “ – Hippolyte Gros, chercheur en neurosciences.
Le succès des grands hommes et des grandes femmes d’affaire tient au moins autant à leur persévérance et à leur capacité de résilience qu’à leur talent. On pourrait même affirmer que plus une personne développe de compétences, plus la quantité d’erreurs qu’elle a dû apprendre à encaisser est grande !
Vous l’aurez compris, ce qui compte, ce n’est pas de réussir dans tout ce que vous entreprenez (c’est impossible), mais de tirer les enseignements de vos erreurs.
La bonne attitude face à l’échec : l’humilité
Apprendre de ses manquements, cela signifie faire preuve d’humilité mais aussi de pragmatisme par rapport à eux. Si on passe directement à autre chose parce qu’un échec particulièrement cuisant nous a humiliés et nous a fait perdre confiance en nous, on ne se donne pas la possibilité de sortir grandi de cette défaite.
En revanche, en acceptant l’échec comme une étape nécessaire pour progresser, on peut le transformer en marche-pieds vers des jours meilleurs et vers l’identification de notre zone d’apprentissage.
Étape 3 : Trouver sa zone d’apprentissage pour rebondir après un échec
C’est bien beau de vouloir continuellement apprendre et rectifier ses erreurs, mais ce n’est pas toujours aussi simple dans la pratique. Apprendre ce n’est pas seulement chercher à rectifier ses erreurs, c’est aussi sortir de sa zone de confort. Le problème, c’est que parvenir à sortir de sa zone de confort ne suffit pas pour évoluer sur le long terme. Il faut se demander comment et surtout… pour aller où ?
En réalité, la zone de confort se distingue de deux autres notions qu’on oublie souvent d’évoquer :
- La zone d’apprentissage ;
- La zone de panique.
Si on ne fait pas la distinction et qu’on cherche juste à sortir de ce qu’on connaît déjà sans plus de discernement, on court à la catastrophe (et au découragement).
Car rebondir après un échec ne doit pas devenir une quête aveugle vers la prise de risques inconsidérés ou prendre la forme d’une quête totalement irréaliste (des objectifs déraisonnables par rapport aux moyens qu’on est prêt à déployer). Il faut avant tout apprendre à se connaître pour fournir des efforts susceptibles de porter leurs fruits.
“Il faut toujours prendre le maximum de risques avec le maximum de précautions” – Ruyard Kipling
Voilà une citation qui résume parfaitement ce que désigne la zone d’apprentissage : une zone dans laquelle nous pouvons apprendre continuellement et sans (trop) d’accroc.
Certes, l’erreur est une condition sine qua non de l’apprentissage, mais il faut quand même rester lucide. On ne franchit pas l’Everest sans avoir un minimum d’expérience de la montagne. C’est la même chose dans le travail et pour n’importe quel objectif.
Si vous avez tenté un concours et que vous étiez très insuffisamment préparé, vous n’apprendrez pas grand-chose de cet échec à part que vous avez commis une erreur de discernement et de préparation. C’est au moins ça d’appris mais tout le reste est à revoir.
En revanche, si vous aviez correctement travaillé et que vous échouez, beaucoup de pistes s’offrent à vous :
- Essayez de discuter avec des personnes qui ont réussi là où vous avez échoué. Quelles actions ont-elles entreprises auxquelles vous n’auriez pas pensé (par exemple) ?
- Quels sont vos points faibles ? Si vous avez l’occasion d’avoir un retour sur votre échec, c’est l’idéal ! Mettez votre ego de côté et n’hésitez pas à prendre contact avec la personne qui vous a évalué (dans le cadre d’un examen par exemple). Si ce n’est pas possible, essayez de faire ce travail vous-même.
- Quels sont vos points forts ? Et oui ! Ce n’est pas parce que vous avez échoué que vous n’avez fait que des erreurs. Prenez le temps de vous interroger sur ce que vous avez bien fait. Cela vous permettra déjà de restaurer un peu votre confiance en vous. Mais ce sera surtout le moyen de discerner ce qui est acquis de ce qui ne l’est pas pour progresser !
- Quelle alternative s’offre à vous ? Dans le cas d’un projet professionnel, cela peut être une manière de réenvisager le plan de carrière que vous aviez en tête. Rebondir après un échec, c’est aussi rectifier son plan d’action. En ayant compris pourquoi on a échoué, on peut identifier de nouvelles opportunités. Il arrive bien souvent qu’on confonde un besoin de satisfaire son ego en réussissant un concours difficile par exemple, avec une véritable vocation. Parfois, échouer peut-être une chance et nous ouvrir les yeux sur nos aspirations véritables.
Enfin, cultivez la nuance pour éviter de ne garder que le négatif. Il ne faut pas que l’exigence que vous portez en vous devienne excessive au risque de rentrer dans le cercle vicieux de la mésestime de soi. C’est le signe d’un surmoi tyrannique qu’il faut impérativement parvenir à démasquer. On a malheureusement tendance à voir les choses de manière binaire, car l’échec se présente traditionnellement comme cela. Dans le cas d’un concours, on l’a ou on l’a pas. Il n’y a donc pas de juste milieu. Le problème, c’est que cela ne reflète pas du tout la réalité de vos compétences. Vous pouvez avoir échoué de justesse, avoir brillamment réussie l’une des épreuves etc etc… On a beaucoup parlé d’échec mais apprenez aussi à voir le positif jusque dans vos manquements, c’est important car vous y puiserez un peu de réconfort dans vos moments de doute !